Circé, Madeline Miller

Nous avons tous rencontré Circé, fille d’Hélios et de Persé, mais nous ne pouvons nous targuer de la connaître. Si elle est liée à de nombreuses légendes de la mythologie grecque (nous nous souvenons notamment que c’est elle qui transforme en cochons les compagnons d’Ulysse), elle n’en est pas moins un personnage mystérieux et peut-être un peu froid. Cependant, avec son roman éponyme, Madeline Miller s’empare de Circé, déesse et sorcière, pour en faire un personnage complexe et absolument passionnant. Lire la suite de « Circé, Madeline Miller »

Le dernier bain, Gwenaële Robert

1793. « L’Ami du Peuple » dispose comme bon lui semble de la vie des « mauvais » citoyens français. Depuis sa baignoire, il fait tomber de nombreuses têtes de manière arbitraire. Dans ce contexte de délation, il est facile de mourir même pour Marat – bien qu’il ne sorte plus de chez lui – car certains « citoyens » souhaitent sa mort. Lire la suite de « Le dernier bain, Gwenaële Robert »

La vie secrète d’Elena Faber, Jillian Cantor

Autriche, 1938. Alors que la répression des Juifs s’intensifie et que la seconde Guerre Mondiale est sur le point d’éclater, Kristoff est apprenti chez un maître graveur. Très vite, il tombe sous le charme d’Elena, aînée du créateur de timbre, et s’engage dans la résistance autrichienne. Lire la suite de « La vie secrète d’Elena Faber, Jillian Cantor »

La soeur du Roi, Alexandra de Broca

Le plus terrible lorsque nous commençons ce roman, c’est que nous en connaissons la fin : Elisabeth, soeur de Louis XVI, sera guillotinée le 10 mai 1794. Pourtant, nous prenons un réel plaisir à découvrir ce qu’Alexandra de Brocas a à nous confier sur la vie de la Dauphine. Lire la suite de « La soeur du Roi, Alexandra de Broca »

La salle de bal, Anna Hope

Bien que les hommes et les femmes vivent séparément, Ella et John se rencontrent dans l’asile psychiatrique de Sharston. Brimades, violences et travaillent sont le quotidien de ces deux personnages internés contre leur gré. Pourtant, chaque vendredi, ils peuvent se retrouver dans la salle de bal et danser ensemble. Mais c’est sans compter l’ambition du docteur Fuller, ambition qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.

La salle de bal, récit aussi sombre que tragique, nous parle de la réalité des asiles du XXème siècle mais aussi du désir de liberté. L’amour qui naît entre Ella et John apporte un peu de douceur au quotidien brutal qu’ils connaissent.

Un roman mené avec brio par la plume sensible et documentée d’Anna Hope, cependant l’histoire est trop prévisible.

Présentation de l’éditeur

Belgravia, Julian Fellowes

Le 15 juin 1815, la famille Trenchard ainsi que les grands noms de la société anglaise participent au bal organisé par la duchesse de Richmond. A ce moment, nous sommes à la vieille de la bataille de Waterloo. Personne ne se doute que cette réception va devenir tristement légendaire, car, quelques heures plus tard, la plupart des officiers présents au bal périront sur le champ de bataille. Cette nuit va bouleverser de nombreuses vies, notamment celle de Sophia Trenchard qui était parvenue à obtenir trois invitations afin d’être auprès d’Edmund, futur comte de Bellasis. Mais Sophia et sa famille ne font pas parti de la haute société : James Trenchard n’est qu’un simple commerçant qui a su développer son affaire. Vingt-cinq ans plus tard, la famille de Sophia a fait fortune et s’est installée dans le nouveau quartier de Belgravia. Alors que chacun pense avoir laissé derrière lui les terribles évènements de 1815, le passé va ressurgir. Les secrets, jusqu’alors bien gardés, vont éclater petit à petit et bouleverser une seconde fois le quotidien de la famille Trenchard… Lire la suite de « Belgravia, Julian Fellowes »

A l’orée du verger, Tracy Chevalier

James Goodenough et sa famille sont partis vivre dans l’Ohio afin d’y trouver des terres. Là, dans la boue du Black Swamp, ce père de famille passionné par les pommiers, espère développer son verger. Lui, souhaite cultiver davantage de pommes de table. Sa femme, Sadie, veut des pommes à cidre dont elle attend de l’eau-de-vie. En plus de leurs incessantes disputes, James et Sadie doivent faire face, chaque année, à la mort d’un autre enfant, emporté par la fièvre. Les enfants qui se remettent de la fièvre, se voient dans l’obligation de vivre dans l’ombre leurs défunts frères et soeurs, car leur mère, rarement sobre, préfère parler aux disparus plutôt que s’occuper convenablement des survivants. C’est isolement et dans cette atmosphère oppressante que grandissent Robert, Martha et les autres enfants de James et Sadie. Quinze ans plus tard, bien des années après le drame, nous découvrons Robert. Le jeune homme partit tenter sa chance dans l’Ouest. Tantôt garçon de ferme, mineur ou orpailleur, il finira par renouer avec sa passion des arbres en prélevant des pousses de séquoias géants pour un exportateur anglais. De son côté, Martha souhaite retrouver son frère perdu et n’hésite pas à traverser l’Amérique… Lire la suite de « A l’orée du verger, Tracy Chevalier »

Les Suffragettes, réalisé par Sarah Gavron

Les SuffragettesAngleterre, début du siècle dernier. Maud est une jeune femme mariée et mère d’un petit George. En ce début du XXème siècle, elle travaille durement dans une blanchisserie, comme de nombreuses femmes. Les conditions de travail sont difficiles et dangereuses, le salaire des femmes est moins élevé que celui des hommes alors qu’elles travaillent plus, le patron a des mains très baladeuses, etc. Maud, très timide, a conscience de sa condition, de la condition des femmes. Un jour, l’une de ses collègues lui propose de venir écouter son témoignage au Parlement afin de défendre le droit de vote des femmes. Très effacée et indécise, Maud finit par être impliquer dans ce combat et décide de se battre pour obtenir le droit de vote… Lire la suite de « Les Suffragettes, réalisé par Sarah Gavron »

« Marquise au portrait » de Barbara Lecompte

Barbara Lecompte

Artiste fier et tourmenté, le pastelliste Maurice Quentin de La Tour, alors au faîte de sa carrière, reàoit une commande d’importance : un portrait de la marquise de Pompadour. La favorite devra patienter cinq ans. Mais qui mieux que ce fou de La Tour pour saisir l’âme de ses modèles ? En témoigne sa galerie de portraits prestigieux, ceux du roi, de la reine, de la dauphine, du maréchal de Saxe mais aussi de ses amis philosophes, Voltaire, Rousseau et d’Alembert.

Caracolant de la cour de Versailles à Paris, Maurice Quentin de La Tour nous emporte dans son sillage, tout en se livrant à une saisissante introspection.

Editions : Arléa  ♦ Date de parution : 4 septembre 2014 ♦ Nombre de page : 131 p. ♦ Prix : 16,00€

C’est en flânant, ou plutôt en rangeant les rayons de la librairie devrais-je dire, que je suis tombée sur ce livre. D’abord, la couverture m’a interpellé puisqu’elle met en avant une partie d’un tableau de Maurice Quentin de La Tour. Et pas n’importe lequel : celui qui représente la Marquise de Pompadour, un portrait dit « à taille réelle ». Je retourne alors le livre, afin de découvrir le résumé et j’apprends que dans ce roman il justement question du pastelliste. Parfait : un roman historique/artistique, un roman pour moi puisque j’adore l’histoire et aussi l’histoire de l’art. De plus, le pastel est une technique que j’affectionne particulièrement et que j’ai moi-même pratiquée.

J’ai donc acheté ce livre qui, en même temps, m’a permit de découvrir une auteure que je ne connaissais absolument pas : Barbara Lecompte…

Ce roman donne voix à Quentin de La Tour qui a peint les grands hommes comme les femmes de son temps. Rois, Reines, Philosophes, princesses, dauphins, et bien d’autres encore ont laissé ce grand maître du pastel faire leur portrait. Louis XV a même fait de Quentin de La Tour son portraitiste officiel, et ce malgré les maladresses et la franchise de l’artiste.

En 1749, la marquise de Pompadour, favorite du Roi, lui commande un portrait « à taille réelle ». De La Tour est déjà au sommet de son art. Reçu à l’Académie Royale de peinture en 1737, il a déjà réalisé de nombreux portraits de bourgeois parisiens et membres de la noblesse dans les années 1740. Et pourtant, en 1749, le portrait de la Marquise de Pompadour est un défi… L’artiste est déstabilisé et fait traîner les choses. Sans cesse insatisfait de son travail, mais aussi inquiet du résultat final, il prend son temps, honore d’autres commandes et met plus de cinq ans pour livrer son œuvre…

Barbara Lecompte utilise les portraits fais de la main de Quentin de La Tour pour nous parler de la Marquise de Pompadour, du Roi et de la Reine mais aussi de Diderot, Rousseau et Voltaire. Ainsi elle nous fait découvrir le pastelliste mais aussi les personnalités dont il a pu faire le portrait. Au fil des pages, elle virevolte de personnage en personnage, tout en donnant voix à l’artiste. C’est donc de La Tour lui-même qui se raconte et raconte ses modèles. Ces derniers prennent vie sous l’oeil de l’artiste qui cherche, au-delà des apparences, une lueur dans les yeux, un sourire caché par bienséance, une ride au coin de la bouche qui saura, plus que la simple ressemblance, montrer la vérité de son modèle.

Barbara Lecompte nous montre les failles, les doutes, les crises de folie, les passions, le désir de s’instruise et bien d’autres choses de Quentin de La Tour. Elle nous dévoile la sensibilité de l’artiste, au-delà de son orgueil et de ses maladresses. Elle nous présente la technique du pastel qu’il emploie ainsi que le grand talent de l’artiste qui fait ressortir la personnalité de ses modèles dans leur portrait.

Ce livre, qui peut sembler érudit, fait néanmoins passer des informations sur le ton de la conversation voire de la confession. Il nous donne l’impression de partager un moment d’intimité avec Quentin de La Tour qui devient presque un ami. De plus, Barbara Lecompte parle tellement bien des portraits que, durant la lecture, on ressent le besoin d’aller les (re)voir, comme si nous faisions une visite guidée.

Pour moi, ce livre est une belle réussite.

« Marie-Antoinette : carnet secret d’une reine » de Benjamin Lacombe

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Qui n’a jamais rêvé de s’immerger dans l’intimité de Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche, dernière reine de France et de Navarre, femme célèbre et controversée devenue un véritable mythe ? Sous la forme d’une belle édition a la fabrication soignée, nous vous proposons de découvrir son journal intime. Porté par Benjamin Lacombe, accompagné par le regard de Cecile Berly, historienne, spécialiste de Marie-Antoinette, ce carnet d’une richesse graphique inouïe (peintures, aquarelles, crayonnes) mêlera certaines des lettres authentiques de Marie-Antoinette, à celles, fictives, du Comte Fersen avec lequel elle entretenait une relation privilégiée. Un livre exceptionnel pour les amateurs d’Histoire et de beaux ouvrages illustrés.

Editions : Soleil ♦ Collection : Métamorphose  Date de parution : 3 décembre 2014 ♦ Prix : 24,95 €

Et si Marie-Antoinette avait tenue un carnet secret ? Voilà ce qu’imagine Benjamin Lacombe dans son dernier album. Néanmoins, il est avant tout illustrateur alors si vous vous attendez à un concentré de connaissances sur Marie-Antoinette, passez votre chemin. Je ne dis pas que ce livre est mauvais, loin de là ! Cet ouvrage est merveilleusement historique d’autant plus que le travail de Benjamin Lacombe a été appuyé par l’historienne Cécile Berly. Cette dernière a d’ailleurs écrit la préface…

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Donc, Benjamin Lacombe nous entraîne dans l’intimité de Marie-Antoinette, dernière reine de France et de Navarre. L’album est parsemé d’écrits parfois réels, d’autrefois écrits de la main de Benjamin Lacombe et personnellement je trouve cela plutôt réussi. Le texte comporte de nombreuses ellipses, parfois même quelques invraisemblances, mais si nous connaissons la période historique traitée et Marie-Antoinette, nos connaissances viennent appuyer notre lecture et la compléter. Sinon, je pense que cet album peut être une parfaite introduction à cette partie de l’Histoire de France.

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Une fois de plus, Benjamin Lacombe nous offre des illustrations délicieuses. C’est un vrai plaisir pour les yeux ! D’ailleurs j’ai d’abord dévoré ses dessins, à plusieurs reprises, avant de me lancer dans ma lecture.

De plus, ce ne sont pas de banales illustrations car elles sont remplies de détails qui leurs donnent du sens. Par exemple, dans la coiffure de Marie-Antoinette, on remarquera un crâne et une serrure sans clé… Et puis, Benjamin Lacombe a su s’approprier les différentes facettes de Marie-Antoinette : parfois féminine et frivole, parfois sensible. Bref, les illustrations, magnifiques, se suffisent à elles-mêmes pour raconter l’histoire de cette Reine, d’autant plus qu’elles sont ponctuées d’une pointe d’humour noir, notamment vers la fin de l’ouvrage.

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Voilà, comme toujours je suis charmée par le travail de Benjamin Lacombe. Si vous hésitez encore à acheter cet ouvrage, je n’ai qu’une chose à dire : foncez !

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Attention ! Je ne placerai pas cet album au rayon jeunesse, que ce soit en librairie ou en médiathèque, car certaines illustrations font vraiment adultes. Ce n’est clairement pas de la littérature jeunesse, mais c’est plutôt un livre qu’on mettrait entre les mais d’un adulte voire d’un ado.