Emma dans la nuit, Wendy Walker

Cass et Emma Tanner sont soeurs et disparaissent mystérieusement le même soir. La voiture de l’aînée, Emma, ainsi que ses chaussures sont retrouvées au bord de la mer. Les enquêteurs supposent alors qu’elle s’est noyée. Cass, quant à elle, n’a laissé aucune trace si ce n’est quelques cheveux dans la voiture de sa soeur. Etaient-elles ensemble ? Trois ans après, les recherches n’ont pas avancé, mais le retour de Cass relance l’enquête. Interrogée, elle raconte ce qu’elle et Emma ont subi durant trois ans sur une mystérieuse île. Dans un même temps, l’adolescente devenue une jeune femme, dévoile les raisons de leur départ et dit qu’il faut retrouver son aînée. Abigail Winter, psychiatre déjà sur l’affaire trois ans auparavant, revient et écoute Cass patiemment. Si Abby est convaincue que les adolescentes ont grandi dans une famille dysfonctionnelle et avec une mère narcissique, l’histoire de Cass ne la convainc pas complètement. Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’essaie de leur dire Cass ? Pourquoi souhaite-t-elle la présence de sa mère ? Que s’est-il passé dans cette famille ?

« Les gens croient ce qu’ils ont envie de croire. Les gens croient ce qu’ils ont besoin de croire. Peut-être n’y a-t-il aucune différence entre les deux. Une chose est sûre, la vérité peut nous échapper, se dissimuler dans notre angle mort, être masquée par nos préjugés, ignorées par nos coeurs affamés qui aspirent à la paix. Pourtant, elle est là : il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder. Encore faut-il faire l’effort de regarder. »

Dès les premières lignes, l’autrice nous met en garde et nous dit d’ouvrir les yeux et de vraiment regarder. Dès les premières pages, Cass nous raconte ce qui s’est passé et ce qu’elle a vu après sa disparition et celle de sa soeur. La voilà lancée dans son récit, et quel récit ! Son histoire est précise, maîtrisée. Elle sait vers quoi elle veut mener les enquêteurs et elle ne nous cache pas que son but est, avant tout, de retrouver sa soeur, quitte à déformer la vérité. Elle joue avec elle et il nous est difficile de reconnaître le vrai du faux. Pourtant, petit à petit nous comprenons des choses, nous en découvrons. Comme Abby, nous comprenons rapidement que la mère est narcissique. Mais, il n’y a pas que ça. L’ensemble de la famille semble psychologiquement perturbé. Le beau père adule son fils, le fils est imbu de sa personne. Chaque membre de la famille à sa personnalité tantôt complexe, tantôt trouble. Il y des gestes, des regards, des paroles, des actions qui ne trompent pas. Petit à petit, nous en prenons toute l’ampleur et il ne fait aucun doute que le climat familial est profondément malsain. Les indices s’accumulent, les doutes s’immiscent mais une question persiste presque jusqu’au bout : que s’est-il vraiment passé ?

Le récit est habilement mené. Les informations nous sont données au compte-gouttes et se heurtent parfois à la réalité. Wendy Walker tisse une toile psychologique et nous emporte dans les sombres secrets de cette famille. Tout doucement, il nous est possible d’apercevoir la vérité, de comprendre les personnages et ce qui s’est joué entre eux. Nous sommes horrifiés par l’histoire de Cass et de sa soeur, mais nous voulons connaître la vérité.

Êtes-vous prêts à plonger dans la violence d’une famille psychologiquement perturbée et dysfonctionnelle ? Quoi qu’il en soit, la toile psychologique tissée par Wendy Walker ne peut laisser de marbre.


Editions : Sonatine
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par : Karine Lalechère
Date de parution : 15 février 2018
Nombre de pages : 304 p.
Prix : 21,00€
Présentation de l’éditeur

2 commentaires sur « Emma dans la nuit, Wendy Walker »

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