Le Point… virgule, Karine Molinari

Bernard est déconcerté : Eva, sa femme, le quitte pour quelqu’un d’autre. Si encore elle le quittait pour un autre homme, il pourrait l’accepter. Mais Eva le quitte pour une femme ! C’est pourquoi Bernard part dans un camping. Seul, il compte faire le point, mais il éprouve bien des difficultés à se remettre en question. Durant son weekend loin de sa famille, Bernard fait aussi la rencontre de Thibault, un homme qui désire quitter sa femme car il pense aimer les hommes. Cet inconnu l’aider à se poser les bonnes questions – sans pour autant trouver les bonnes réponses – et, lorsque Bernard rentre chez lui, il tente de reconquérir sa femme…

Avec ce court roman, Karine Molinari nous présente Bernard. Bernard est le cliché de l’homme plein de préjugés quelque peu sexiste et qui ne se remet pas en question. Ses pensées tournent autour de lui – et de lui seul – et de la conception qu’il se fait d’un « homme, un vrai ». Comment Eva ose-t-elle le quitter alors qu’il a tout payé (ou presque) ? Quelle ingrate ! Quelle égoïste ! Et il s’enfonce à coups de « toutes des salopes », sans jamais se remettre, lui, en question. Bref, Bernard est certes blessé, mais il est surtout puéril, pathétique. Il ne se rend pas compte de son absence, du poids qui repose sur les épaules d’Eva. Bien sûr, Eva n’est pas innocente – une relation, un mariage, se construit à deux – mais Bernard est très égocentrique. Cependant, ce dernier est déterminé à reconquérir sa femme et il est prêt à faire beaucoup pour cela. Seulement, son évolution est bien mal amorcée malgré la présence et les conseils de Thibault, un homme qui se cherche.

Grâce à ce roman, l’autrice nous parle des relations de couple mais aborde aussi la question de l’homosexualité. Que peut engendrer une prise de conscience tardive de cette dernière ? Une prise de conscience alors qu’une famille est déjà fondée, alors que l’un espère avoir un enfant, etc. Et puis, ne s’agit-il pas plutôt d’une petite crise, d’un passage nécessaire pour se retrouver soit ?

Le Point… virgule est un roman légèrement cocasse sur le rapport aux autres, un rapport qui évolue avec la société. Néanmoins, je trouve que le récit est trop rapide, que tout s’enchaîne trop vite et que, de ce fait, Karine Moinari ne fait que survoler, effleurer, le sujet du roman. Ce dernier manque aussi de sentiments positifs : on ressent la colère, la jalousie, le désespoir de Bernard, et son affection est complètement submergée par ses ressentiments. Heureusement, Bernard change et nous finissons par prendre la mesure de son amour pour son épouse (future ex-épouse ?) !

Merci aux Editions du Panthéon pour l’envoi de ce roman !

Ornements

Le point... virgule« Cette situation dépassait l’entendement. Ces deux hommes, agglutinés dans un espace minuscule en plein milieu de la nature, se racontant leur vie de façon brute et avec une réelle forme de violence… Comment en étaient-ils arrivés là ? Le hasard ? La vie ? L’insolence de la vie. » 

Bernard est déconcerté : sa femme vient de lui annoncer qu’elle le quittait… pour une femme. Éberlué, il part seul faire le point dans un camping et rencontre Thibault, qui lui veut quitter sa femme car il aime les hommes. De cette rencontre insolite naît une belle amitié jalonnée de situations aussi désopilantes que rocambolesques. Le désespoir, la colère, la jalousie et enfin l’acceptation s’entremêlent pour donner naissance à un nouveau Bernard.

Avec finesse et singularité, Karine Molinari aborde la question de l’homosexualité et imagine ce que peut engendrer une prise de conscience tardive de ses préférences sexuelles. L’intrigue, fluide et bien menée, fait   s’enchaîner des rebondissements cocasses sublimés par sa plume malicieuse. L’évolution de Bernard, pourtant mal amorcée, nous laisse espérer qu’un changement est toujours possible. Car après tout, faire le point ne consiste pas à mettre un point final au passé, mais bien à trouver la bonne virgule qui nous ouvrira l’avenir.

Editions : Du Panthéon ♦ Date de parution : 29 janvier 2016 ♦ Nombre de pages : 144 p. ♦ Prix : 14,09€

Ornement 1

Ce premier roman en dit long sur l’intérêt de Karine Molinari pour l’approche psychologique des êtres. Passionnée par l’évolution de la société dans son rapport aux autres, l’envie d’explorer un autre univers par la fiction a toujours motivé Karine Molinari. Si ses études lui ont permis de s’immerger dans des œuvres classiques, elle n’en perd pas pour autant ce lien aux auteurs plus actuels comme Foenkinos, Pingeot ou encore Lodge. (Source)

2 commentaires sur « Le Point… virgule, Karine Molinari »

    1. Le sujet est intéressant. Avec le recul, je me dis que j’aurais dû parler du style de l’autrice. Il est agréable mais quelque peu gâché par l’abus de points de suspension et de points d’exclamation. Pour moi, il y a en a trop et ils ne sont pas toujours nécessaires.

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