Tout n’est pas perdu, Wendy Walker

Alan Forrester est psychiatre dans la petite ville de Faiview. Un jour, il reçoit en consultation Jenny Kramer, quinze ans. La jeune fille présente des troubles inquiétants. Victime d’un viol, elle a reçu un traitement post-traumatique pour qu’elle oublie son agression. Son esprit a oublié le viol, mais sa mémoire émotionnelle reste marquée. Jenny, ne comprenant pas son mal être, veut retrouver la mémoire. Commence alors une thérapie qui va la replonger dans cette abominable soirée. Cependant, Jenny n’est pas la seule à entrer dans le cabinet d’Alan : Charlotte – sa mère, cache son passé – et Tom – son père, est obsédé par les recherches de l’agresseur. Et puis, il y a aussi Sean, un ancien militaire qui a reçu le même traitement que Jenny. Peu à peu, chacun laisse tomber son masque.

Tout n’est pas perdu est un thriller qui prend aux tripes dès les premières pages. Alan Forrester, le thérapeute, raconte de quelle manière il a essayé d’aider Jenny en commençant par parler de son viol. Les premiers chapitres sont durs. L’agression, qui dure une heure, est décrite dans toute sa brutalité, dans toute son horreur. Par la suite, nous découvrons l’après. Jenny ne se souvient de rien, elle accepte presque facilement son viol puisqu’il a été effacé de sa mémoire. Pourtant, quelque chose ne va pas : la jeune fille vit avec des émotions qu’elle ne comprend pas et qu’elle ne maîtrise pas. Sa mémoire émotionnelle n’a rien oublié. Pour se reconstruire, elle comprend qu’elle doit se souvenir, qu’il faut qu’elle retrouve la mémoire grâce à une thérapie. Ses parents vont également consulter Alan Forrester qui, au fil des consultations, va parvenir à gagner leur confiance. Nous découvrons ainsi les secrets de chacun et les tensions entre Charlotte et Tom Kramer. Le couple se déchire, il y a trop de non-dits, et Tom est obsédé par sa volonté de retrouver l’agresseur de sa fille. Il a besoin de justice pour se reconstruire alors que sa femme souhaite – du moins au début – tout oublier pour tourner la page.

Wendy Walker a parfaitement ficelé son récit. Le thérapeute nous raconte ses consultations, nous explique chaque chose et n’hésite pas à revenir en arrière pour ajouter un élément utile à la compréhension du puzzle. Les révélations viennent au compte-gouttes et les histoires, les traumatismes, de chacun s’entrecroisent avec brio. L’autrice nous plonge dans les méandres de la mémoire, dans l’intimité des personnages. On vit l’enquête à travers les yeux du psychiatre. D’ailleurs, il y a beaucoup de théorie – Alan explique, par exemple, le fonctionnement de la mémoire – ce qui pourrait rebuter certains lecteurs. Néanmoins, ce thriller est addictif. Le malaise constant, le récit prend aux tripes. A un moment, on croit percevoir le dénouement. Pourtant, peu avant la fin, nous comprenons que nous nous sommes trompés et la conclusion est inattendue.

Ce thriller est une réussite !

Merci aux Editions Sonatine qui m’ont permis de découvrir ce roman !

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Couverture-Roman-Walker-Tout-Pas-PerduLa vérité peut vous reconstruire, elle peut aussi vous détruire.
Alan Forrester est thérapeute dans la petite ville cossue de Fairview, Connecticut. Il reçoit en consultation une jeune fille, Jenny Kramer, quinze ans, qui présente des troubles inquiétants. Celle-ci a reçu un traitement post-traumatique afin d’effacer le souvenir d’une abominable agression dont elle a été victime quelques mois plus tôt. Mais si son esprit l’a oubliée, sa mémoire émotionnelle est bel et bien marquée. Bientôt tous les acteurs de ce drame se succèdent dans le cabinet d’Alan, tous lui confient leurs pensées les plus intimes, laissent tomber leur masque en faisant apparaître les fissures et les secrets de cette petite ville aux apparences si tranquilles. Parmi eux, Charlotte, la mère de Jenny, et Tom, son père, obsédé par la volonté de retrouver le mystérieux agresseur.

Ce thriller, d’une puissance rare, plonge sans ménagement dans les méandres de la psyché humaine et laisse son lecteur pantelant. Entre une jeune fille qui n’a plus pour seul recours que ses émotions et une famille qui se déchire, tiraillée entre obsession de la justice et besoin de se reconstruire, cette intrigue à tiroirs qui fascine par sa profondeur explore le poids de la mémoire et les mécanismes de la manipulation psychologique.

Editions : Sonatine ♦ Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par : Fabrice Pointeau ♦ Date de parution : 12 mai 2016 ♦ Nombre de pages : 320 p. ♦ Prix : 21,00€

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Wendy-Walker
Photo Credit: Bill Miles

Wendy Walker est avocate dans le Connecticut. Tout n’est pas perdu est son premier roman publié en France. Avant même sa parution, ce dernier a enflammé le monde du cinéma et le film est en cours d’adaptation par la Warner Bros. et l’équipe de production de Gone Girl, de David Fincher. (Source)

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