Les prix littéraires #1

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La France est connue (et parfois enviée) pour sa rentrée littéraire mais aussi pour ses nombreux prix littéraires, dont la plupart sont décernés annuellement. Pourtant, si la France compte plus de 1 000 prix littéraire, seulement quelques-uns d’entre eux ont un réel poids médiatique : le Goncourt, le Renaudot, le Femina, le Médicis, l’Interallié, le Décembre, ainsi que le Grand Prix de l’Académie française. La saison des prix se situe aux mois d’octobre et novembre, où sont décernés les 6 grands prix de littérature…

Le Prix Goncourt est le plus prestigieux des prix mais aussi le plus ancien. Il récompense, depuis 1903, des auteurs d’expression française et a été créé, par testament, par Edmond de Goncourt. Ce prix annuel est décerné au début du mois de novembre par l’Académie Goncourt, après plusieurs présélections. Le prix ne peut être décerné qu’une seule fois à un même écrivain. Pourtant, Romain Gary l’a reçu une première fois en 1956 (Les Racines du ciel) puis en seconde fois en 1975 (La Vie devant soi) sous le pseudonyme d’Emile Ajar.

Le Goncourt est donc un prix très convoité mais n’attribue qu’un chèque de 10 euros au lauréat, somme symbolique. Pourtant, le testament d’Edmond de Goncourt prévoyait pourtant une récompense de 5 000 francs français… Cependant, ce prix lui assure de vendre au moins 300 000 exemplaires ! Parmi les Lauréat du Goncourt on trouve : Marcel Proust pour A l’ombre des jeunes filles en fleurs en 1919, André Malraux pour La condition humaine en 1933, Simone de Beauvoir pour Les Mandarins en 1954, Michel Tournier pour Le Roi des aulnes en 1970, Marguerite Duras pour L’Amant en 1984, etc.

Premier lauréat : John-Antoine Nau (Force ennemie, La Plume)

Dernier lauréat : Mathias Enard (Boussole, Actes Sud)

Première femme lauréate : Elsa Triolet en 1944 (Le premier accro coûte 200 Francs)

Il existe également le Goncourt des Lycéens, de la Poésie, de la Nouvelle, du Premier Roman et de la Biographie.

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Depuis 1926, le Prix Goncourt est indissociable du Prix Renaudot qui a été créé par dix journalistes et critiques littéraires. Il est une sorte d’anti-Goncourt et porte le nom de Théophraste Renaudot, qui a fondé en 1631 La Gazette, le premier journal français. Ce prix est décerné en même temps que le Prix Goncourt, c’est-à-dire le premier mardi du mois de novembre, au Restaurant Drouant à Paris, et récompense un roman ou un récit au ton et au style nouveau.

Il existe également le Prix Renaudot de Poche, de l’Essai et des Lycéens.

Premier lauréat : Armand Lunel (Nicolo-Peccavi ou l’Affaire Dreyfus à Carpentras, Gallimard)

Dernier lauréat : Delphine de Vigan (D’après une histoire vraie, Lattès)

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Le Prix Femina a été créé en 1904 afin de répondre au Prix Goncourt qui ne récompensait alors que des hommes et qui n’était composé que d’hommes. A ses débuts, il s’appelait prix Vie heureuse, du nom d’un magazine du même nom destiné à un lectorat féminin. Le Prix Femina récompense chaque année une œuvre d’imagination écrite en prose ou en poésie et est attribué par un jury exclusivement féminin le premier mercredi de novembre à l’hôtel de Crillon, à Paris.

Première lauréate : Myriam Harry (La Conquête de Jérusalem, Calmann-Lévy)

Dernier lauréat : Christophe Boltanski (Le Cache, Stock)

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Le Prix Interallié est décerné chaque année depuis 1930 et a été créé par une trentaine de journalistes masculins qui déjeunaient au Cercle de l’Union interalliée, à Paris, en attendant les délibérations du jury du Prix Femina.Il récompense un roman écrit par un journaliste. Aujourd’hui, il est remis après le Prix Goncourt au restaurant Lasserre, à Paris, et le jury est composé de dix journalistes ou écrivains.

Premier lauréat : André Malraux (La Voie royale, Grasset)

Dernier lauréat : Mathias Menegoz (Karpathia, P.O.L)

Le Prix Interallié 2015 sera remis le 12 novembre.

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Le Prix Médicis est un prix littéraire fondé par Gala Barbisan et Jean-Pierre Giraudoux, en 1958, et qui a pour but de couronner un roman, un récit, un recueil de nouvelles dont l’auteur débute ou n’a pas encore une notoriété correspondant à son talent. Auparavant, il était décerné en même temps que le Prix Femina, mais est maintenant décerné deux jours plus tard au restaurant La Méditerranée situé place de l’Odéon, à Paris.

En plus du prix Médicis, le prix Médicis étranger est attribué depuis 1970, et le prix Médicis essai depuis 1985.

Premier lauréat : Claude Ollier (La Mise en scène, Minuit)

Dernier lauréat : Nathalie Azoulai (Titus n’aimait pas Bérénice, P.O.L)

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Le Prix Décembre, anciennement Prix Novembre, créé en 1989, est une sorte d’anti-Goncourt qui, malgré son nom, est décerné fin octobre – début novembre à l’hôtel Lutetia, à Paris. En pleine période de remise des prix d’automne, il tente de diriger les projecteurs de l’actualité littéraire et les lecteurs sur un livre, roman ou essai, publié en marge des circuits commerciaux. Le prix Décembre récompense l’auteur de la somme de 30 000 euros.

Premier lauréat : Gut Dupré (Les Manoeuvres d’automne, Olivier Orban)

Dernier lauréat : Christine Angot (Un amour impossible, Flammarion)

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Le Grand Prix du roman l’Académie Française a été créé en 1915. Depuis 1918, il ouvre la saison des prix littéraires français et récompense un jeune auteur pour une œuvre « d’inspiration élevée ».  Le jury est composé de douze membres de l’Académie française. Durant les trois premières années, le Grand Prix du roman de l’Académie Française récompense à deux reprises l’ensemble d’une œuvre littéraire avant d’être attribué par la suite à une œuvre originale publiée dans l’année en cours. Il récompense l’auteur de la somme de 7 500 euros.

Premier lauréat : Paul Acker

Derniers lauréats (ex-aequo) : Hédi Kaddour (Les Prépondérants, Gallimard) et Boualem Sansal (2084 : la fin du monde, Gallimard)

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Prix_litterairesSeuls le Goncourt, le Prix Décembre et le Grand Prix du roman de l’Académie Française récompensent immédiatement les auteurs. En outre, les écrivains en lice pour les principaux prix bénéficient d’une belle couverture médiatique. Et, être couronné par un prix  – surtout le Goncourt, prix suprême – est une consécration pour un écrivain mais aussi l’opportunité de voir les ventes de son œuvre exploser. En moyenne, cela représente 380 000 exemplaires pour le Goncourt, 220 000 pour le Renaudot, 155 000 pour le Femina, 95 000 pour l’Interallié.

Et vous, suivez-vous les Prix littéraires ?

Influencent-ils vos choix, vos envies et vos achats ?

7 commentaires sur « Les prix littéraires #1 »

  1. Très très bon article 🙂 Pour ma part, j’aime bien suivre les Prix littéraires mais ce n’est pas nécessairement pour cela que je les achète. J’avoue que j’ai toujours tendance à au moins lire le résumé quand même 🙂

  2. Très chouette article ! Je suis toujours curieuse de connaitre les gagnants mais ça ne va jamais influencer mes achats, je suis juste toujours surprise quand je vois que j’en ai déjà lu un, comme pour le Delphine de Vigan par exemple 🙂

  3. GRAND MERCI ! Je ne m’étais jamais penchée sur la question mais je suis l’actualité quotidiennement et l’attribution des prix littéraires m’est tombée dessus sans que je ne sache rien de leur « histoire ». Donc je m’intéresse à qui les reçoit mais moins au livre en lui-même. Par exemple, cela m’étonnerait fort que je lise « Boussole ». Le résumé ne me tente pas du tout.

  4. Je ne suis pas sûre qu’un prix littéraire influence vraiment un achat pour ma part… Ceci dit, je suis ravie lorsque je vois qu’un livre que j’ai beaucoup aimé remporte un prix !
    D’ailleurs merci, je ne savais pas que La Cache de Boltanski avait remporté le prix Femina…

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