« Camille, mon envolée », Sophie Daull

livre_moyen_277Au départ, rien de bien méchant : une grosse grippe que les Doliprane ne parviennent pas à apaiser. Les médecins ne sont pas inquiets et une nuit à l’hôpital n’est pas nécessaire. Pourtant, en quelques jours, Camille n’est plus. Foudroyée, emportée par on ne sait quoi.

Sophie Daull est comédienne et vit à Montreuil. Dans Camille, mon envolée, une autofiction et son premier roman, elle raconte la mort de sa fille de 16 ans, Camille, à la veille de Noël. Sous forme de lettre, elle fait le récit détaillé des jours qui ont précédé la mort de sa fille et les mois qui ont suivi cette perte. Elle raconte l’insupportable, comment, en trois jours seulement, Camille s’est éteinte. Elle décrit la douleur, incommensurable, causée par la perte brutale d’un enfant. Ecrire, c’est garder un contact et, surtout, c’est ne pas oublier.

Ce superbe texte littéraire n’est pas un livre de deuil larmoyant. Bien sûr ce roman est poignant et absolument bouleversant, mais Sophie Daull signe un récit d’émotion brute qui nous vide. En même temps, Camille, mon envolée est un texte qui transpire le courage, parsemé d’humour même dans la douleur, et une magnifique déclaration d’amour d’une mère à sa fille disparue. En lui disant adieu à la dernière page, elle lui offre l’immortalité que confèrent les mots.

Un livre qui, une fois refermé, ne peut s’oublier.

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Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d’une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.
Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard « franc, droit, lumineux », les moments de complicité, les engueulades, les fous rires ; l’après, le vide, l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent… Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l’enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.
Loin d’être l’épanchement d’une mère endeuillée ou un mausolée – puisque l’humour n’y perd pas ses droits –, ce texte est le roman d’une résistance à l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme de survie : « la fabrication d’un belvédère d’où Camille et moi pouvons encore,
radieuses, contempler le monde ».

« Dans les jours d’après, nous distribuerons tes soixante-dix-sept peluches, une par une ou deux par deux, à des fossés dans les campagnes, à des clairières, à des rochers. C’est joli, ces ours, ces lapins, ces petits chats abandonnés sur les tapis de mousse, prenant la pluie sous les marguerites. »

Editions : Philippe Rey  Collection : Littérature française  Date de parution : 20 septembre 2015 ♦ Pagination : 192 pages ♦ Prix : 16,00€

12 commentaires sur « « Camille, mon envolée », Sophie Daull »

    1. J’ai également hésité et finalement je l’ai commencé sur une impulsion. Je ne regrette pas cette lecture, mais je ne pense pas le relire un jour ou me lancer à nouveau dans une telle lecture. C’est vraiment trop fort… d’autant plus que je l’ai lu en une demie journée (je dois avouer que j’ai été obligé de faire quelques pauses).

    1. Je comprends. Pour ma part, je l’avais repéré sans avoir le courage de l’acheter. Finalement, c’est sur le coup d’une impulsion que je l’ai acheté et lu… en une demie journée. Il m’a fallu faire plusieurs pause avant de le terminer tant il est poignant.

  1. Lisez ce livre, et réfléchissez à ce que vous avez la chance de ne pas vivre: j’espère que cela vous permettra d’ apprécier, à sa vraie valeur, pleinement, les moments que vous vivez chaque jour avec vos proches.
    Rien que pour ça, lisez ce livre.

    Un père, orphelin de sa fille de 23 ans, depuis novembre 2013.

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